Du 18 septembre au 19 octobre 2025
5 rue des Grands Champs à Orléans


Théorème du spasme


Anaïs Gauthier


JPEG - 5.9 Mo

Le pays où le ciel est toujours bleu
a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition Théorème du spasme d’Anaïs Gauthier
le jeudi 25 septembre à partir de 18 h 30.


Cette exposition constitue le rendu de la résidence IN/SITU, du 15 juillet au 18 septembre 2025, réalisée grâce au soutien de la Fondation de France.

Les pièces présentées au rez-de-chaussée ont été produites dans les ateliers du 108 rue de Bourgogne, lieu d’expérimentation artistique et culturelle.
Très grand remerciement à Matthieu Grivelet pour la motorisation et le soutien technique.
Merci à Aurore Amiot, Loys Aubry, Léa Réale & André Johnson Linares pour leur travail et leur aide précieuse.

+ Finissage de l’exposition ! Le dimanche 19 octobre à partir de 15 h


Théorème du spasme

Les installations immersives d’Anaïs Gauthier simulent la vie qui, obstinément, perdure dans la défaillance. Elle instaure toutes sortes de réactions en chaîne au sein d’un écosystème paradoxal où l’organique et la mécanique fusionnent sans réussir à s’apprivoiser tout à fait. L’épuisement est symptomatique de ce rejet mutuel. Pourtant, ces reliquaires technologiques et ces formes auto-immunes dépendent l’une de l’autre. Connectées, câblées, intubées, elles sont reliées par un système de fortune qui les maintient dans une détresse motrice et émotionnelle réciproque. Cet appareillage invasif les contraint à tout partager : les ressources qu’elles génèrent comme celles qu’elles déjectent. Limité, ce corps-machine a-t-il d’autres choix que la résistance ?

Théorème du spasme est pensé comme un biome désorganisé d’organes sans corps. Cette tourbière artificielle et instable convulse au gré de ses humeurs. Les dérégulations d’un engin résonnent : un piston haletant ? Les spasmes d’un robot en surchauffe ? Un cœur-prothèse en action ? Sûrement tout ça à la fois.

Par à-coups, l’organisme s’entête à chercher l’équilibre pour engendrer son propre monde. Contaminé par une infection bénigne qui l’abîme sans vraiment l’abattre, il respire de travers puis surchauffe. Pour pallier l’asphyxie, les centrales-sœurs s’allient quitte à s’oublier. Leurs cycles s’enrayent et, sous nos yeux, une arborescence de liens hybrides s’organise. Des lianes volubiles, ornent, protègent, infusent et menacent chaque côté de son ventre-bobine. La symétrie dans le chaos révèle les collaborations incertaines, mais nécessaires, entre corps compagnes. Malgré cette vulnérabilité apparente, les spasmes se transforment en mouvements de la respiration, de la digestion et de la gestation. Chaque membrane hésite-t-elle à expulser une émotion depuis trop longtemps retenue ?

Plutôt que l’éloge d’une résilience où les corps seraient à la fois victimes d’un traumatisme et responsable de leur guérison, Anaïs Gauthier rappelle que la persistance n’est jamais une force isolée. Puisque renoncer n’est pas une option, c’est au prix des ratés partagés que l’on subsiste. Si la fragilité est contagieuse, elle oblige à repenser des régimes de survie et de soin parfois contradictoires. Théorème du spasme incarne peut-être ces interdépendances complexes, aussi faillibles que durables.

Alexia Abed

Le pays où le ciel est toujours bleu | 5 rue des Grands-Champs à Orléans | www.poctb.fr | Réalisé avec spip | Se déconnecter ] | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0