Pauline Toyer

Bread dance, 2024
Tissu et plâtre peint, miroir, griffe.

Bread dance est une installation qui télescope l’univers du terrarium à celui du jeu et de la borne d’arcade. Qu’il s’agisse d’attraper des peluches de Pikachu dans l’une ou de distinguer les phasmes parmi les branches dans l’autre, ces deux espaces aux biotopes savamment contrôlés semblent exciter en nous une espèce d’instinct de prédation. Un instinct qui se fait fatigué, mais apparemment toujours présent après quelques churros. Bread dance se saisit du conteneur en faisant de l’inaccessible le lieu de notre désir.
La borne éclairée comme la télécathodique offre le spectacle d’une curiosité contenue derrière la vitre. Son personnage principal est un serpent qui, bien large d’avoir mangé toutes sortes d’objets, semble s’échapper ou s’avancer selon les points de vue. Qui se protège de qui ? Ne sachant où fuir, il nous parle de l’animal en cage. À l’opposé, une griffe sort du plafond. Elle est incisive, agressive et pourtant assez souple pour relâcher sa proie. Cette pince pourrait-elle attraper le serpent qui ondule sans mouvement ? Les dés sont biaisés, nous disent les perdants des bornes d’arcade. Mais dans Bread dance, on ne sait plus vraiment distinguer le joueur du spectateur. 

À l’occasion du Festival AR(t]CHIPEL, Le pays où le ciel est toujours bleu et l’association Mode d’emploi s’associent pour présenter l’exposition de Pauline Toyer qui avait ouvert son atelier à Cormeray (41) lors du précédent festival.