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Cécile Meynier
Christian Garrier
Mer

En images


Du 31/03/13 au 28/04/13
PARC DE LA CORBILLIÈRE, MER


Christian Garrier


La borne à Mer


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Vanité, 2011- Encaustique sur toile marouflée sur bois /2010 35 cm x 27 cm.
15 decembre 2009 - Dessin sur papier arche pressé à chaud, extrait de 58 dessins intitulés « suite salve reginna »
Absurde, 2010 - Néon dans tube de verre (1/5)


….Il arrive que les décors s’écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d’usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement, le « pourquoi » s’élève et tout commence dans cette lassitude teintée d’étonnement. « Commence », ceci est important. La lassitude est à la fin des actes d’une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience. Elle l’éveille et elle provoque la suite. La suite, c’est le retour inconscient dans la chaîne, ou c’est l’éveil définitif. Au bout de l’éveil vient, avec le temps, la conséquence : suicide ou rétablissement. En soi, la lassitude a quelque chose d’écoeurant. Ici, je dois conclure qu’elle est bonne. Car tout commence par la conscience et rien ne vaut que par elle. Ces remarques n’ont rien d’original. Mais elles sont évidentes : cela suffit pour un temps, à l’occasion d’une reconnaissance sommaire dans les origines de l’absurde. Le simple « souci » est à l’origine de tout. De même et pour tous les jours d’une vie sans éclat, le temps nous porte. Mais un moment vient toujours où il faut le porter. Nousvivons sur l’avenir : « demain », « plus tard », « quand tu auras une situation », « avec l’âge tu comprendras ». Ces inconséquences sont admirables, car enfin il s’agit de mourir. Un jour vient pourtant et l’homme constate ou dit qu’il a trente ans. Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. Il y prend sa place. Il reconnaît qu’il est à un certain moment d’une courbe qu’il confesse devoir parcourir. Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s’y refuser. Cette révolte de la chair, c’est l’absurde….

A.Camus le Mythe de Sisyphe, 1942.




J’ai fait construire la pièce, en verre soufflé (d’un seul jet) et néon intitulé absurde (elle existe en cinq exemplaires), en référence à ce texte extrait du « Mythe de Sisyphe » d’Albert Camus. A ce moment là (2009/2010) je travaillais ; sur une série de pièces intitulées Suite Salve Reginna (série de vanités sur papier réunissant 58 dessins) titre qui est une anagramme (un n est en trop, il est signalé par l’italique) des produits utilisés pour dessiner (urine sang et salive) ; et sur des peintures à la cire d’abeille, le tout étudié d’après un scanner de mon propre crâne. Ma proposition pour La borne est une installation du néon absurde dans le module ainsi que l’accrochage en vis à vis ou en parallèle d’un dessin (une vanité ), et d’une peinture à l’encaustique (vanité aussi), posées, accrochées, un peu comme des icônes au sein de celle-ci. La lumière (rose/orange) engendrée par ce néon est une couleur (naturelle du gaz), ce n’est pas un néon peint, il est totalement transparent lorsqu’il est éteint, et assez puissant pour diffuser une lumière égale dans toute la borne et en dehors, lorsqu’il est allumé ; il est alors un halo lumineux résonnant dans la ville, une sorte d’interpellation sur notre propre condition d’être humain, un écho au cœur de la ville.

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