Le Studiolo, 2013 - Installation
- Que faites-vous ?
Je conçois des formes de livres, des meubles, des architectures. Parfois, je les réalise, parfois non, cela reste alors au stade du dessin, du prototype.
- Pourquoi faites-vous cela ?
C’est comme une manière de réfléchir ou de rêver, de débloquer quelque chose d’impossible, comme par exemple, la réalisation du désir de tout comprendre, de tout savoir, de se permettre des temps pour l’ennui, la flânerie, la distance, l’apprentissage ou pour la vie contemplative.
- C’est pour cela que vous restez au stade du dessin ou du prototype ?
Oui, si la vie contemplative n’est plus possible, faire des dessins ou des prototypes de meubles me permet de raconter des histoires à son propos. Cela peut nous amener à nous poser des questions, à chercher les stratégies, les modalités d’une telle vie selon les critères d’aujourd’hui.
C’est ce que j’ai voulu faire avec « Le Studiolo ». À la renaissance, les studiolos étaient des cabinets consacrés à la méditation privé, des gens utilisaient une pièce de leur maison exclusivement pour être seul et réfléchir. J’ai voulus fabriquer mon propre studiolo, un meuble avec plusieurs places pour suggérer la multiplicité des sollicitations de notre attention propre à notre époque. Étant derrière une vitrine, il ne peut être utilisé, ainsi il reste à l’état d’évocation de l’acte de se concentrer, des mouvements intérieurs de la pensée ou de l’imagination.